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©Img 8992|Ville de Montauban

Les sculptures des allées

Musée à ciel ouvert
Rendez-vous sur les allées de l’Empereur et de Mortarieu pour une découverte d’une dizaine d’œuvres d’artistes locaux !

Inaugurées en décembre 2019 après deux ans de travaux, les allées de l’Empereur et Mortarieu constituent aujourd’hui une large promenade au cœur de ville, menant de l’esplanade des Fontaines jusqu’au Jardin des plantes.

À l’occasion de la rénovation de ces allées, un concours de sculptures a été lancé en 2018 afin de rendre hommage à Antoine Bourdelle, le plus célèbre sculpteur montalbanais. Aux dix sculptures de Bourdelle déjà présentes en ville répondent donc désormais de nouvelles œuvres contemporaines.

Héraclès archer

Corinne Chauvet

Aluminium (2024).

Cette reprise contemporaine du célèbre Héraklès archer de Bourdelle conservé au musée Ingres Bourdelle est bien plus qu’un simple agrandissement. L’intervention de l’artiste se lit ici dans le choix de n’en retenir que la partie supérieure, conférant ainsi à l’œuvre une relecture moderne.

Alliant souci du détail et techniques résolument contemporaines, Corinne Chauvet scanne et numérise l’original en plâtre pour en restituer les moindres détails, qu’elle recouvre de poudre de marbre. D’où le travail, depuis l’été dernier, de l’Albigeoise, pour créer une nouvelle statue, en aluminium cette fois. L’artiste qui avait travaillé à la création du premier Héraklès en 2019, puis à sa restauration à deux reprises, s’est attelée à l’élaboration d’une seconde œuvre à partir du moule, qui avait été conservé. Un travail mené en étroite collaboration avec les services culturels de la Ville.

Aux côtés de la fonderie Taller de Arte José Luis Ponce basée à Madrid – une des rares à savoir mouler l’aluminium – Corinne Chauvet a opté pour la technique de la cire perdue, ceci, afin de travailler in fine une reproduction en aluminium. Outre son effet blanc et lumineux, le métal offre à l’œuvre une fluidité, à laquelle s’ajoute une certaine résistance. Sur cette nouvelle statue figurent les « points justes » – points de repères permettant la reproduction et/ou le redimensionnement d’une sculpture – en hommage au pantographe des sculpteurs, technique du XIXe siècle, époque d’Antoine Bourdelle.

Semblant surgir de terre, Héraklès et son arc monumental nous désignent la direction du musée Ingres Bourdelle, comme une invitation à redécouvrir l’art du fameux sculpteur montalbanais.

Les flèches d'Héraclès

Émilie Prouchet-Dalla Costa

Acier corten (2020).

Fichées dans le sol, ces impressionnantes flèches de 4,50 mètres de haut en acier corten semblent avoir été décrochées par l’illustre Héraklès archer de Bourdelle. À l’inverse de Bourdelle qui figure un archer sans flèche (ou alors juste après le tir), Émilie Prouchet Dalla-Costa a quant à elle choisi de ne représenter que ces flèches qui n’étaient que suggérées par le maître montalbanais.

Les fissures au sol rappellent la violence de l’effort produit par le héros mythologique pour vaincre les oiseaux monstrueux du lac de Stymphale. Les découpes de l’acier ainsi que les feuilles d’or qui parsèment l’empennage des flèches font référence aux plumes de bronze qui composaient les ailes de ces oiseaux. Épilogue de la sixième épreuve imposée à Hercule, ces huit flèches monumentales projettent un peu d’antique dans notre contemporain pour constituer un nouveau repère dans ce nouvel espace urbain des allées réaménagées.

La vague

Patrick Berthaud

Bronze, socle en lave volcanique (2019).

Cette représentation de Camille Claudel fait écho de la rencontre de Bourdelle avec la jeune sculptrice dans l’atelier de Rodin en 1893. En valorisant cette figure symbolique de la femme artiste au XIXe siècle, Patrick Berthaud prolonge la redécouverte de l’œuvre et de la vie de Camille Claudel, amorcée dans les années 1970.

Elle est ici habillée d’une grande robe de sculpteur et semble se cabrer comme emportée par une vague, rappelant ainsi une de ses œuvres les plus célèbres, La vague ou les Baigneuses, datée de 1897-1903. Toute en déséquilibre (chute ou élévation ?), cette figure de 2,60 mètres de haut illustre la force, la fragilité et le destin tragique de cette sculptrice désormais célébrée dans la cité d’Olympe de Gouges.

Bourdelle avait été marqué par sa rencontre avec Camille Claudel, lui consacrant un poème à la fin de sa vie en 1926.

Cléopâtre

Flavio de Faveri

Bronze (2019).

Cette œuvre est le tirage en bronze d’un plâtre plus ancien réalisé dans les années 90 sous le nom de La plaine, initialement conçue comme un ‘hymne à la beauté de la femme et à sa force ». En nommant finalement le bronze Cléopâtre, Flavio de Faveri a voulu rendre hommage à la muse et seconde épouse de Bourdelle, Cléopâtre Sevastos.

L’installation de cette sculpture sur l’esplanade des Fontaines vient consacrer un artiste qui a vécu et travaillé la sculpture à Montauban pendant plus de 50 ans et dont de nombreuses œuvres sont visibles dans l’espace public. Cléopâtre présente des similitudes esthétiques et structurelles avec la figure du Mémorial de la Guerre d’Algérie visible au Cours Foucault : la coiffure, la tenue légère en drapé qui laisse apparaître la poitrine en transparence, les bras nus, ainsi qu’une forte structuration du torse.

L’influence de Bourdelle se perçoit dans le traitement du visage et des muscles. Comme lui d’ailleurs, de Faveri s’était initié à la sculpture dans l’atelier de menuiserie de son père.

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